Soupçonnons-nous tout ce qui existe et vit sous nos pieds, dans nos villes ? Savons-nous que bien souvent ce que nous voyons, rues, bâtiments, est peu de chose par rapport aux multiples structures qui peuplent le sous-sol ? Outre les voies de circulation souterraines, les réseaux en tous genre truffent le sous-sol et permettent aux citadins et aux entreprises de communiquer, accéder à l’eau, à l’énergie, à la communication et à l’hygiène.
La série qui suit n’est pas un reportage sur cet univers complexe et largement sous-estimé. Je me suis attaché ici à pister ses traces visibles, ses interfaces apparentes avec le monde « d’en haut ». Celles-ci identifient les réseaux et en constituent souvent les points d’accès depuis l’espace public. Ces accès – en général des plaques réseaux au sol – font l’objet de traitements qui affichent la fonction technique du réseau concerné, mais aussi parfois la publicité des entreprises qui les fabriquent (par exemple dans le monde entier, les nombreuses plaques « PAM » pour Pont-à-Mousson,). D’autres villes en font aussi de véritables éléments d’ornement du paysage urbain, parfois magnifiques comme à Budapest. Nous voyons là une belle osmose entre les volets « techniques » et culturels d’une politique urbaine.
Au bout du compte, je m’amuse aussi beaucoup du regard intrigué, amusé ou ironique porté sur moi par les passants qui m’observent photographier ces objets si communs et pourtant si peu regardés.